Great Keppel Island

En passant par Rockhampton, le voyageur franchit l'imaginaire tropique du Capricorne. Au delà de cette limite, c'est l'assurance de trouver des températures toujours clémentes pour terminer l'hiver Austral. C'est aussi pour nous le moment de nous pencher sur la fameuse grande barrière de corail et les centaines d'îles qui la composent.

La première d'entre elle, Fraser Island, est une étendue de sable sur laquelle évolue un eco-système tropical unique. Immanquablement les tours-opérators se sont emparés de l'affaire et les tarifs sont inadmissibles. Hors de question pour nous de dépenser une fortune dans une expédition groupée en 4X4, même si l’expérience vaut le coup.


Assoiffés d'aventures Robinsonnes, nous jetterons notre dévolu sur Great Keppel Island, plus au Nord. Pour 50 dollars, un bateau nous dépose sur la plage le matin et nous récupère le soir. Entre temps, libre a nous d'explorer l'île ou de bronzer dans le lagon.
Les promoteurs avides de pognon se sont cassé les dents ici et les complexes hôteliers sont en ruine. Les lieux semblent abandonnés et nous plongent dans une ambiance de film d'épouvante. Excités, nous décidons de gravir à pied le point culminant de l'île afin d'avoir une vision d'ensemble.

Le sentier nous mène tout d'abord au travers de marécages asséchés, quels monstres affamés pouvaient bien vivre ici? Plus loin c'est une vieille bergerie délabrée en haut d'une colline, vestige d'une activité agricole qui attire nos pas. Sur les pentes du mont Wyndham, le chemin serpente dans le maquis où d'immenses toiles d'araignées nous barrent le passage. Soudain des branches craquent dans les fourrés. Nous nous arrêtons effrayés. Plus rien ne bouge. Quelques secondes interminables s'écoulent et je décide de reprendre la route. Au premier pas, deux chèvres déguerpissent devant nous en bêlant...

Une fois au sommet, l'île s'avère être d'une splendeur à couper le souffle avec ses caps rocheux sombres, ses collines boisés verdoyantes et ses pourtours de sable blanc baignés d'une mer d'un bleu profond.

Nous redescendons en courant jusqu’à Monkey Beach où l'eau turquoise, bien qu'un peu fraîche, nous invite à notre première séance de snorkeling dans les récifs coralliens à la découverte de leur faune multicolore. Je voudrais mettre pause, que tout s’arrête autour de moi pour ne jamais repartir, mais déjà le soleil entame sa descente quotidienne et il est temps de revenir à la réalité.


Pendant le court trajet en bateau pour rejoindre le continent, je prend conscience de ce que je viens de vivre. Une expérience unique qui était à portée de main parce que je suis venu jusqu'ici, en Australie.
Ce n'est pas une chance de voyager, c'est une opportunité qu'il faut saisir, avec son lot d’inconvénients et surtout avec des instants magiques comme aujourd'hui.

"Un des grands malheurs de la vie moderne, c'est le manque d'imprévu, l'absence d'aventures."

Comments

[Babette]

Vraiment, vous nous faites beaucoup de plaisirs en nous offrant ces paysages magnifiques ! Bravo au(x) photographes(s) et au(x) rédacteur(s) pour ces beaux commentaires, c'est un réel plaisir de lire ces articles ! merci merci merci et pleins de gros bisous ! Tata Babette et tonton Joel

[romain]

Merci! Et c'est un réel plaisir que de partager nos aventures!